Raymond Domenechn’avait encore jamais perdu de rencontre officielle à la tête de la
sélection. Et il doit trouver que ça fait tâche de se faire taper par
l’Ecosse quand on a résisté, entre autres, à l’Espagne, au Brésil, au
Portugal et à l’Italie par deux fois (*). Si le jeu des scottish est
quelque peu rudimentaire, il n’en est pas moins dénué de stratégie, à
l’image du héros local mis en scène par Mel Gibson dans
Braveheart.
La tactique était claire - faire le dos rond en première mi-temps et
tenter des coups en seconde – et a donc réussi à perturber des Bleus
par ailleurs très peu inspirés. Face à une formation ultra-regroupé, ne
sortant quasiment jamais de sa moitié de terrain, ils n’ont pas su
manœuvrer pour trouver la faille. Henry, il est vrai, était à deux
doigts d’ouvrir le score en début de partie mais son coup franc tiré
côté gardien trouvait le poteau.
Le seul McFadden travaillait comme il pouvait les ballons d’attaque
écossais et face à un tel bloc positionné très bas pour empêcher les
français de prendre de la vitesse, la production de
Florent Malouda et
Franck Ribérysur les côtés se révélaient insuffisante. Le Lyonnais se montrait
toutefois plus entreprenant, notamment sur une frappe puissante qui
manquait de peu le cadre.
Après quarante-cinq minutes d’attaque défense et deux buts refusés pour hors-jeu (tête de
Vieira et retourné de
Trezeguet), les Bleus terminaient la mi-temps sans avoir pu profiter de leurs temps forts. Ce qui n’est jamais bon signe.
Dans le film de Gibson, William Wallace piégeait les Anglais en les
poussant à charger pour mieux les cerner par les flammes. Les joueurs
écossais ont eux surpris l’adversaire en repartant tambour battant
après avoir subit ses assauts répétés. Le héros se nommait cette fois
Gary Caldwell et jailli à la 67e minute pour convertir un corner tiré
par Hartley. Hé oui, encore ces maudits coups de pied arrêtés.
Trezeguet sorti au bout d’une heure de jeu sans avoir tiré (son but
hors-jeu ne compte pas statistiquement), l’équipe de France
continuaient à déjouer dans un scénario qui sentait de plus en plus
mauvais. L’ouverture du score ayant forcément réveillée le stade
réveillé et redonnée du jus aux Ecossais, l’idée de remporter ce match
s’évanouissant dans le ciel pluvieux de Glasgow mais il restait un nul
à arracher.
Henry, seul face à Gordon, aurait pu l’obtenir sans mal s’il avait appuyé et mieux placé ce coup de tête qui semblait cadeau. Le
Gunner s’est-il cru hors-jeu comme le suggérait son coach,
Arsène Wenger, au micro de TF1 ? Dans les deux cas, ça ne coûtait rien de mettre un peu plus de conviction dans cette tête.
Que penser de l’équipe de France après un tel match face à une opposition du niveau de l’Ecosse, qualifiée par le consultant de
L’Equipe Angel Marcos de
\"pire équipe [qu’il ait] vu depuis quarante ans\"? Il est un peu tôt pour appeler au loup mais Domenech pourrait tirer
quelques conclusions de ce match (retour de Trezeguet sur le banc ?) où
les Bleus ont surtout de manqués de spontanéité et pris trop de peu de
risques en attaque à l’image d’un Franck Ribéry discret qui avaient
laissé ses dribbles à Marseille. Ce n’est pas face aux Iles Féroés,
mercredi, ni face à la Lituanie en mars prochain, qu’ils pourront se
rassurer sur le jeu. Pour ça, il faudra attendre la venue de l’Ukraine
en juin 2007. C’est long.
*
Un match qui se conclut aux tirs au but est considéré statistiquement comme une victoire.
Les équipes : ECOSSE : Gordon - Dailly, Presley, Caldwell, Weir, Alexander -
Fletcher, Ferguson, Hartley, McFadden (O'Connor, 72e) - McCulloch
(Teale, 60e).
FRANCE : Coupet - Sagnol, Thuram, Boumsong, Abidal - Makelele, Vieira,
Ribéry (Wiltord, 74e), Malouda - Henry, Trezeguet (Saha, 62e ).
But : McFadden, 67e
Avertissements : McFadden (29e), McCulloug (33e), Dailly (71e) pour l'Ecosse
Source :
foot.fluctuat.net